Marie-Pierre Forest Gaudet – Stage Mali 2015

11 novembre 2016
par Marie-Pierre Forest Gaudet

Étant de retour depuis quelques temps déjà, je me suis demandée quel était le souvenir qui m’a marquée le plus dans le stage, de quel événement je me rappelle le mieux après tout ce temps. Bien sûr, il y en a plusieurs, car, après tout, c’était probablement la plus grosse expérience de ma vie! Mais, en fait, je crois que ce qui m’a marquée le plus est une suite de petits événements quotidiens.

Tous les jours, mes petits frères et petites sœurs d’accueil allaient me reconduire à la base où moi-même et tous les stagiaires du groupe prenions nos repas. Tous les soirs, ils venaient avec moi jusqu’à la base pour que j’aille souper. Ce sont dans ces moments que j’ai le plus appris sur la langue et la culture. Le trajet ne nous prenait pas beaucoup de temps, à peine trois ou quatre minutes, mais j’ai eu beaucoup de plaisir à être en leur compagnie durant ces quelques minutes quotidiennes. Je les découvrais peu à peu, on apprenait à se connaître même si nous ne parlions pas la même langue. Parfois, ils me faisaient dire les chiffres de un à dix en bambara tout le long du chemin. D’autres fois, ils aimaient me faire apprendre des nouveaux mots en me pointant des animaux ou des objets. Ce que j’aimais des enfants de ma famille, c’est qu’ils ne se décourageaient jamais lorsque je ne comprenais pas quelque chose. Ils me l’expliquaient d’une autre manière, avec des gestes ou des sons. Jamais ils n’abandonnaient! C’était la petite mission que s’étaient fixés mes frères et sœurs: me faire apprendre le bambara. Tous les jours, j’apprenais des nouveaux mots et je pouvais mieux communiquer avec eux durant nos escapades jusqu’à la base. Lorsque nous nous y rendions au coucher du soleil, c’était notre petit moment ensemble. Parfois, ils se chicanaient pour savoir qui aurait le droit de me tenir la main durant le trajet. Ils étaient vraiment adorables et prenaient grand soin que je sois toujours bien. J’ai beaucoup appris sur la culture malienne en les côtoyant. Ce sont des enfants très polis et respectueux. Grâce à eux, j’ai souvent appris ce qui était bien ou non, alors, en même temps, ils m’expliquaient les coutumes de leur communauté. Avec eux, je n’avais pas peur de faire des erreurs, car je savais qu’ils me pardonneraient et m’expliqueraient ce qu’il ne faut pas faire.

Par contre, ce dont je vais me rappeler pour le reste de ma vie, ce sont les images de leurs sourires. Ces derniers se trouvent dans mes souvenirs et, encore aujourd’hui, ils réapparaissent parfois dans mon esprit. J’aurais tant voulu pouvoir capter ces instants sur photos, mais ce n’est pas dans leurs coutumes de sourire sur les photos. Peu à peu, des images s’effacent de ma mémoire, je le sens, mais je sais que leurs visages qui s’illuminaient quand je leur faisais un sourire restera très longtemps dans mes pensées!

Par contre, ce dont je vais me rappeler pour le reste de ma vie, ce sont les images de leurs sourires.

Je voudrais pouvoir dire à mes petits frères et mes petites sœurs maliens qu’ils m’ont énormément aidé à m’intégrer dans la communauté et que je n’oublierai jamais tous les efforts qu’ils ont fournis pour que je me sente à ma place. Je n’oublierai jamais tous nos moments de folies à rire parce que nous parvenions enfin à nous comprendre! Je les remercie pour tout et je leur souhaite une vie pleine de bonheur!