Anne-Josée Péloquin – Accompagnatrice Pérou 2016
« Un voyage ne consiste pas simplement à admirer de nouveaux paysages… il s’agit d’un changement qui s’opère de façon permanente sur notre perception de la vie!» – auteur inconnu
En 2009, j’ai eu la chance de vivre un stage QSF au Togo, en Afrique de l’ouest. Depuis que j’étais toute petite, je rêvais d’aller sur ce continent. John P. Strelecky a écrit : « On ne visite pas l’Afrique puis on repart simplement. On fait partie de l’Afrique et elle s’installe en permanence en soi » Dans mon cas, c’est plus que vrai. Le stage au Togo a transformé la personne que j’étais, a ébranlé mes croyances, à changer mes perceptions de la vie et m’a fait évoluer. Alors, au retour, il était clair pour moi que j’aimerais revivre une expérience QSF en tant qu’accompagnatrice cette fois.
Le stage au Togo a transformé la personne que j’étais, a ébranlé mes croyances, à changer mes perceptions de la vie et m’a fait évoluer.
Deux ans plus tard, j’ai eu mon fils, Malek. La vie nous réserve parfois bien des surprises. Mes rêves de coopération ont disparu au début, mais revenaient toujours plus fort à chaque année qui passait. Je rêvais encore de faire de la coopération internationale, mais avec mon fils. Un jour, j’ai commencé à regarder différentes offres de stages. J’ai fait ça pendant des mois jusqu’au matin où j’ai vu l’offre de stage que j’attendais. Un nouveau projet pour l’autonomie et la défense des droits des femmes au Pérou. Je me suis inscrite la journée même comme accompagnatrice, en précisant que je voulais vivre cette expérience avec mon fils de cinq ans. Si vous saviez le bonheur que j’ai ressenti quand j’ai su qu’ils avaient retenu ma candidature et que j’allais pouvoir accompagner le groupe avec mon fils! J’aime faire autrement. Je crois que faire vivre cette aventure à mon fils en est un bel exemple. Je pense qu’il est important de croire en ses rêves.
En ce moment, c’est bientôt la fin du stage. J’écris ces lignes dans la cuisine de «ma famille péruvienne». Je peux dire que je suis heureuse et fière de réaliser mes deux rêves. Je suis convaincue que c’est le plus beau cadeau que j’ai pu faire à mon enfant. Malek est celui qui s’est adapté le plus vite dans notre groupe. Il a maintenant une base en espagnol, du moins assez pour se faire comprendre, et il avait beaucoup d’amis. Je ne sais pas à quel point il va se souvenir de ce qu’on a vécu ici. Cependant, j’espère que cela va laisser des traces en lui, dans le petit garçon merveilleux qu’il est et qu’il deviendra. Je le remercie de m’avoir suivie jusqu’ici afin que maman puisse réaliser ses rêves. Je crois qu’un stage de coopération QSF permet de construire des citoyens du monde, des personnes plus ouvertes face à la différence, capables de s’adapter à n’importe quelle situation, qui apprennent à dépasser leurs propres limites personnelles. Cela nous permet aussi d’ouvrir nos yeux face aux inégalités et nous donne envie de les combattre.
Je crois qu’un stage de coopération QSF permet de construire des citoyens du monde…
Finalement, la plus grande richesse de cette expérience est le volet humain. La force des liens que nous créons avec des personnes qui n’étaient au départ que des inconnus. Des personnes qu’on n’aurait pas rencontrées autrement, puisque nous avons des vies tellement différentes même si nous avons des intérêts communs. À chacune de mes expériences j’ai eu des coups de cœur et j’ai rencontré des personnes qui sont devenues des amies.
Il y a, premièrement, les gens de la communauté d’accueil : «la casa de Gladis» et «la casa de Josy» ont fait une grande différence dans notre vie à Mandor. Sans oublier les enfants, qui ont été une source inestimable de bonheur, de sourires et de câlins.
Puis, il y a les personnes de notre groupe, celles avec qui on passe soixante-quinze jours. Celles qui ont fait toute la différence du monde dans l’expérience que j’ai vécue. J’ai eu la chance de rencontrer et de partager plein de moments cocasses, parfois longs, parfois incompréhensibles, mais surtout agréables avec trois magnifiques jeunes femmes qui sont maintenant des amies. Elles m’ont aidé à tourner des moments difficiles en rigolades. Elles m’ont ouvert le cœur et comme nous avions beaucoup de temps, elles m’ont partagé l’histoire de leurs vies.
Je suis une idéaliste, j’ai toujours voulu changé le monde. Après mon passage en Afrique, j’ai bien compris que c’est le monde qui m’avait changée et pas le contraire. Maintenant, j’ai juste hâte de rentrer pour réaliser à quel point ce stage au Pérou nous aura transformés.
Merci à mon fils Malek;
Merci à ces trois femmes: Laurence, Magalie et Mariane;
Merci à Daniel et au CSI de m’avoir permis d’accompagner autrement.