L’endroit où je travaille

11 août 2020
par Maryane Daigle

Collique, Pérou

Au coeur d’une petite communauté péruvienne, au 378 rue Cesar Vallejo, se trouve un bâtiment bleu de trois étages :  La Casa Comunitaria de Servicios Sociales de Collique, la maison communautaire de services sociaux de Collique. Véritable lieu de rassemblement, cet endroit abrite plusieurs organisations œuvrant pour l’amélioration des conditions de vie de la population. Fait à souligner : au Pérou, comme le gouvernement et les municipalités investissent très peu dans les programmes sociaux, il revient à ces organismes d’assurer le travail sur le terrain.

Des enjeux comme la violence faite aux femmes, l’accessibilité de l’aide psychologique, l’éducation sexuelle, la lutte à la pauvreté et bien plus encore sont donc du ressort bien souvent de bénévoles, offrant de leur temps et de leur cœur.

Cette situation représente un avantage pour la communauté. Des gens qu’elle connaît et en qui elle a confiance lui fournissent des services adaptés à ses besoins. Cet élément renforce grandement l’esprit de solidarité et de partage. Il s’agit d’ailleurs l’une des grandes forces de mon lieu de stage. D’un autre côté, l’investissement de temps et d’argent repose presque entièrement sur les organismes.

Que ce soit via des stages de Québec sans frontière et du Programme de stages internationaux pour les jeunes ou encore par le financement de projets tel que l’agrandissement de la maison communautaire, la coopération internationale permet d’offrir une forme d’appui.

Des organismes qui font la différence

Place à la visite des lieux!

À l’étage le plus haut, on y retrouve Ayni Desarollo, un organisme non gouvernemental offrant des services sociaux pour pallier les lacunes existantes dans la communauté. Son appellation, issue d’une famille de langues parlées par les peuples natifs du Pérou, signifie développement de la coopération. Encourageant le mieux-vivre ensemble, Ayni Desarollo travaille à bâtir une société plus égalitaire, plus juste et plus inclusive. Ses priorités d’intervention : l’égalité entre les genres, la réduction de la pauvreté, l’accès à la santé, l’éducation et l’emploi. La promotion de la participation citoyenne, autant dans les sphères politiques qu’au sein de la communauté, en fait également partie.

C’est au deuxième étage que prennent place les locaux de Juventud Kollek. Cette association s’affaire à garder les jeunes en dehors de la délinquance en leur offrant des lieux de rencontre sains. Pour se faire, elle organise toutes sortes d’activités telles que la participation à des marches contre la violence faite aux femmes, des cours de musique, chaque mercredi et des ateliers éducatifs, chaque vendredi. Les thématiques abordées : l’éducation sexuelle, la confiance en soi, l’adolescence, etc.

L’association partage le même étage que Red de Salud, le Réseau de la santé, un organisme œuvrant pour un meilleur accès aux soins de santé, tout spécialement dans les parties plus pauvres ou plus éloignées de Collique. On y retrouve également, quelques fois par mois, des avocats et psychologues. Ceux-ci offrent alors leurs services à un coût abordable, permettant un accès à tout.e.s.

manque de fonds

Finalement, au premier étage, depuis quelques années, on aménage les lieux pour inaugurer un refuge destiné aux femmes en difficulté. (N.D.L.R.  Le centre d’hébergement a finalement pu ouvrir ses portes en mars 2020.) Considérant que la violence est un enjeu très préoccupant dans la communauté, ouvrir une maison d’hébergement pour femmes violentées est une solution concrète pour améliorer leurs conditions de vie. Par manque de fonds, le projet progresse lentement. Le souhait : offrir de l’hébergement sécuritaire, mais aussi des services psychologiques, légaux et du soutien médical à temps plein. Ce projet est issu d’un partenariat avec le Centro de Emergencia Mujer, le Centre d’urgence des femmes, un organisme paragouvernemental affilié au commissariat de police. 

Beaucoup de temps et d’amour sont investis dans la communauté de Collique. J’y rencontre tous les jours des personnes extraordinaires qui croient véritablement en l’amélioration de leur communauté. 

Maryane Daigle, stagiaire du Carrefour de solidarité internationale


Le programme de stages professionnels pour les jeunes est rendu possible grâce au soutien du Gouvernement du Canada.

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