Le Mali en 10 questions

11 novembre 2016
par Alexandra Trudel

Notre stagiaire Samuel est fraîchement rentré du Mali, magnifique pays de l’Afrique de l’Ouest, où il a passé 75 jours dans le cadre d’un stage QSF universel en environnement. Alexandra, notre responsable de la logistique des stages, s’est entretenue avec lui afin d’en apprendre davantage sur la vie dans la communauté de Kéniémarka où travaille d’arrache-pied notre partenaire, l’Association Kilabo. Voici donc :

Le Mali en 10 questions !

En quelques mots, peux-tu me résumer le mandat que vous aviez à réaliser au Mali?
L’objectif principal du stage était de cibler les besoins du village en matière d’environnement. Ainsi, nous avons d’abord convenu qu’il fallait réduire la consommation de bois de chauffe de la communauté; pour ce faire, nous avons fait l’installation de 105 foyers améliorés. Ensuite, nous avons remarqué la baisse de rendement des champs agricoles; pour y remédier, nous avons suggéré l’établissement de fosses à fumier et nous avons construit une fosse à compost. Puis, afin de faciliter l’adaptation aux changements climatiques, nous avons contribué à la construction d’une pépinière pouvant stocker 600 plants d’arbres jusqu’à maturité pour qu’ils soient plantés par la suite. Enfin, nous avons pris part à une entrevue radio de 1h30 pour y expliquer l’avancement de nos projets et les solutions que nous avions apportées aux problématiques ciblées.

Quelles étaient tes attentes avant de partir?
J’étais parti avec seulement deux idées en tête : faire un échange interculturel et réaliser le mandat – je crois que les deux sont réussis!

Qu’est-ce qui t’a le plus frappé en arrivant là-bas?
Quand nous sommes arrivés au village, dans la brousse : après la cérémonie d’accueil du groupe, les gens sont allés regarder la télévision ou jouaient sur leurs cellulaires à écran tactile. Je ne m’attendais vraiment pas à ce que les gens aient autant accès à la technologie!

Peux-tu me nommer un exemple de coopération entre votre groupe et le partenaire malien?
Lors de la construction de la pépinière, la collaboration de l’agent de Kilabo était essentielle. En plus de faire office de traducteur, il nous a aussi grandement aidés à trouver un fournisseur pour les plants ainsi qu’un moyen de transport pour les acheminer au village.

Quel a été ton coup de cœur du séjour?
J’ai vraiment été marqué par la générosité des gens du village et des membres de ma famille d’accueil : même s’ils possèdent peu, ils ont énormément à donner. De plus, j’ai développé un grand respect et de la compassion pour les femmes de la communauté qui, pour la plupart, travaillent tous les jours de 6h à 21h.

Quel a été le moment le plus difficile de ton voyage?
Le fait que la nourriture soit très peu diversifiée : on pouvait parfois manger 5 portions de fruits et légumes… par semaine! De plus, c’était très gras et c’est difficile de manger la même chose pendant 75 jours puisqu’on a l’habitude d’avoir accès à toute une variété d’aliments.

Que retiens-tu de ton expérience?
Les échanges culturels sont le point fort de mon séjour. D’un point de vue personnel, j’ai pu développer ma débrouillardise. Du côté professionnel, j’ai pu contribuer à changer des perceptions et certaines mentalités en lien avec l’environnement.

Si tu avais un seul mot pour décrire le Mali, ce serait quoi?
« Hippopotame! », parce que c’est ce que Mali veut dire en bambara. C’est le symbole de la force sur terre et sur l’eau.

Comment se passe le retour au Québec?
Bien, parce que j’ai fait beaucoup d’introspection sur ce qui allait possiblement me déranger au retour; j’essaie de relativiser les choses. Mais une partie de moi est restée au Mali, j’y ai développé un fort sentiment d’appartenance.

Quels conseils donnerais-tu aux futur(e)s stagiaires?
Il faut être convaincu de vouloir s’embarquer dans l’aventure! C’est bien plus qu’un voyage, c’est un échange culturel et il y a un travail à effectuer; il faut donc être motivé. Il faut partir avec peu d’attentes pour se laisser dépayser et découvrir l’autre culture.