Laury Aspirault – Stage environnement Pérou 2016

11 novembre 2016
par Laury Aspirault

Lorsqu’on vit à l’étranger, chaque jour est une nouvelle aventure. Nos sens sont constamment sollicités, que ce soit pour comprendre une nouvelle langue, pour traverser la rue, pour manger, se laver, dormir, etc. Quant à la culture, il faut se rendre à l’évidence, ce n’est pas en trois mois qu’on peut la comprendre. Toutes ces facettes m’ont permis de changer de vie pour quelque temps.

Parler

Parlons d’abord de la langue. Ah! l’espagnol… Pour une fille qui n’y connaissait rien, j’aurais dû faire beaucoup plus d’efforts avant de partir pour un stage de trois mois à Collique, là où la plupart des gens ne parlent ni français ni anglais.

Après un petit cours privé de dix heures, je suis embarquée dans l’avion avec une valise pleine d’angoisse de ne pas pouvoir comprendre ce que ma famille d’accueil me dirait. Grâce à leur bonté, leur bienveillance et leur gentillesse, je me suis sentie comme chez moi dès le premier soir. L’angoisse s’est estompée, mais je ne parlais toujours pas leur langue…

C’est lors des premières rencontres de travail que j’ai compris à quel point j’avais du chemin à faire. Essayer de comprendre mes interlocuteurs m’a donné bien des maux de tête.  Je rentrais chez moi fatiguée mentalement d’avoir utilisé toute ma concentration pour comprendre quelques mots ici et là, ainsi que pour répondre avec le peu de mots que je connaissais. Ces efforts ont tout de même payé puisqu’environ un mois plus tard, j’avais grandement amélioré ma compréhension et je me faisais de plus en plus comprendre.

Se déplacer

Une autre différence qui m’a marquée, c’est la rue. Les voitures qui vont vite et qui s’entremêlent, les piétons téméraires et les klaxons qui font partie intégrante de la technique de conduite me rappelaient tous les jours que je n’étais pas au Québec. Il m’a fallu un certain temps avant de me lancer avec aisance dans ces rues où il faut sans cesse rester alerte. Quant au klaxon, si son utilisation est mal vue chez nous, au Pérou on s’en sert plus souvent que le clignotant. À l’approche d’une intersection, d’une courbe, ou dans le trafic, toutes les raisons sont bonnes.

… à l’étranger, chaque jour est une nouvelle aventure. Nos sens sont constamment sollicités, que ce soit pour comprendre une nouvelle langue, pour traverser la rue, pour manger, se laver, dormir, etc.

Manger

Bien sûr la nourriture est également bien différente. Dans un premier temps, il faut aller chercher la nourriture. Au IGA ou au Métro? Non, au marché de la troisième zone de Collique! Là où les marchands s’entassent sous leurs abris de fortune pour nous vendre tout ce dont on peut avoir besoin: fruits, légumes, viandes, poisson, poulet, vêtements, articles de maison, films, etc. On se croirait au Walmart… mais sans l’air conditionné, les grandes allées et les caisses rapides. La proximité, la foule et les odeurs transformaient chaque passage au marché en véritable aventure.

Lorsque vient le temps de manger, il faut aimer le riz, le poulet et les patates ! Plusieurs plats traditionnels m’ont enchantée, comme le aji de gallina, le lomo saltado et le arroz chaufa. Et pour la quantité, en veux-tu ? En v’la ! J’ai vite dû m’imposer pour décider de la taille de mes assiettes et ainsi éviter de revenir au Québec avec vingt livres en trop.

Se laver

Chaque petit geste anodin était différent. Pour me brosser les dents, il fallait bien penser à amener ma bouteille d’eau puisque boire l’eau du robinet m’aurait fait vivre un séjour bien moins agréable… Quant à la douche, il m’a fallu un bon deux mois avant de comprendre le cycle de la chaleur de l’eau : pendant deux heures le matin les réservoirs d’eau situés sur le toit se remplissent grâce aux tuyaux de la municipalité. L’eau est donc glaciale à ce moment. En après-midi, l’eau s’est réchauffée grâce au soleil. Elle est donc tiède et agréable. Le soir elle redevient très froide par l’absence de soleil. Heureusement, l’eau froide était souvent bienvenue compte tenu de la canicule perpétuelle.

Dormir

Puis, lorsque la journée se terminait, le sommeil était toujours le bienvenu… mais un peu difficile à trouver. La chaleur et le bruit des voitures, des chiens et des personnes m’ont obligé à apprivoiser les bouchons pour oreilles. Ils ont été mes deux meilleurs compagnons nocturnes tout au long du stage.

Bonne nuit !