Pourquoi un stage Québec sans frontières ?

18 juillet 2017
par Marie-Hélène Lajoie

Ma première expérience de stage QSF, il y a déjà plus de dix ans, a construit la personne que je suis maintenant. La jeune femme timide que j’étais a été transformée au contact d’une communauté et de gens complètement différents de tout ce qu’elle avait connu auparavant. Cette confrontation a développé ma confiance en moi et mon stage a été le point de départ de mon choix de carrière, comme de mon désir d’engagement en faveur de la lutte aux inégalités sociales, qu’elles soient ici au Québec ou à l’étranger.

Ma première expérience de stage QSF, il y a déjà plus de dix ans, a construit la personne que je suis maintenant

Un stage Québec sans frontières, ça change des vies, surtout la nôtre en tant que stagiaire. On apprend qu’on ne peut pas changer le monde en 3 mois, mais qu’on peut se changer soi-même. On part souvent avec l’idée qu’on va aider les gens de la communauté d’accueil, qu’on va leur apprendre des choses, alors qu’on gagne beaucoup plus qu’on ne donne de ce type d’expérience. On gagne des tonnes d’apprentissages, d’expériences, des talents nouveaux et des amitiés profondes avec les membres de notre groupe et avec les gens de la communauté et de notre famille d’accueil.

Un stage, c’est aussi quand on apprend à se connaître à travers les moments difficiles sur le terrain, quand rien ne fonctionne comme prévu, quand on se demande pourquoi diable on a quitté ceux qu’on aime et ce qu’on peut bien faire à l’autre bout de monde. C’est aussi des moments forts, quand on est fier d’un défi relevé ou ému d’un moment passé avec des gens qui nous étaient totalement étrangers il y a quelques semaines seulement, mais qu’on a déjà appris à aimer.

On part souvent avec l’idée qu’on va aider les gens de la communauté d’accueil, alors qu’on gagne beaucoup plus qu’on ne donne de ce type d’expérience

Quand on s’engage dans un stage à l’étranger, c’est surtout parce qu’on veut sortir de notre zone de confort. Ça permet de remettre en question profondément nos idées préconçues, nos perceptions comme Québécoises, notre façon de vivre, nos choix quotidiens, et même notre personnalité. Ça ouvre grands les yeux et le cœur pour accueillir la diversité des êtres humains et mieux se comprendre nous-mêmes. Ça permet de mettre des visages, des noms, sur des communautés et des individus auparavant complètement mystérieux ou même effrayants.

C’est aussi une porte d’entrée à un engagement en faveur de la lutte aux inégalités. Que ce soit comme moi, à travers un stage OCI, qui permet de travailler dans une organisation de coopération internationale au Québec, ou tout simplement à travers un engagement citoyen plus global, dans nos actions au quotidien en luttant ensemble, d’égal à égal, pour un monde plus juste.

Le CSI est engagé, depuis 1976, à lutter contre les causes de la pauvreté et des inégalités entre le Nord et le Sud, par l’éducation du public, les stages de coopération internationale et les projets de long terme avec nos partenaires du Sud. Les stages QSF ne sont en fait qu’une petite partie de tout le travail qui se fait avec nos partenaires du Sud, que ce soit au Mali, au Pérou ou en Haïti. En tant que stagiaires, nos émotions et notre expérience sont tellement intenses qu’on en oublie parfois que notre stage n’est qu’un fragment des relations continues entre l’organisme et la communauté d’accueil.

Marie-Hélène Lajoie, ancienne adjointe à la programmation du CSI