Mot de la présidence:

une QUESTION
de CLIMAT

Mireille ElchacarPrésidente du Carrefour de solidarité internationale

Cette année encore, le Carrefour de solidarité internationale de Sherbrooke s’est démarqué en tant que joueur majeur de la coopération et de la solidarité internationale, pas uniquement en Estrie, mais également au Québec et au Canada. Tout en consolidant les éléments qui en font une organisation respectée et efficace, le Carrefour de solidarité internationale a démontré qu’il sait innover, que ce soit dans ses actions outre-mer, dans ses activités locales ou dans son fonctionnement interne. Et ce, parce que le Carrefour de solidarité internationale sait s’adapter à tous les climats…

Changements climatiques

Alors qu’on voit et ressent de plus en plus les conséquences néfastes des changements climatiques, le Carrefour de solidarité internationale a posé plusieurs gestes pour s’impliquer activement dans une lutte devenue incontournable pour qui veut réellement parler solidarité. Un élément majeur de cette démarche est l’implantation d’un programme de coopération climatique en Haïti. L’organisme a également examiné sa propre empreinte écologique en dressant son bilan carbone et en installant une borne de recharge pour voiture électrique dans son stationnement!

Un climat de travail tempéré

Adoptant des pratiques cohérentes avec ses valeurs, le Carrefour de solidarité internationale ne fait pas qu’agir auprès de ses partenaires outre-mer : il est également soucieux de son propre microclimat. Le projet-pilote de cogestion qui roule depuis quelque temps a comme objectif un partage de l’information et des dossiers afin d’atteindre une charge de travail plus équilibrée entre tous les membres de l’équipe.

Un climat de confiance

Au conseil d’administration, je préconise la transparence et le partage des dossiers. L’intention est de mettre chaque administrateur et administratrice à contribution selon ses compétences. Les membres ont fait preuve d’un bel engagement afin de soutenir l’organisation et de contribuer à la bonne entente entre le conseil et l’équipe de travail.

Le CSI : un microclimat particulier

Malgré toutes ses innovations, et en période de croissance, le Carrefour de solidarité internationale a su conserver ce qui fait sa marque: des relations respectueuses, enrichissantes et à long terme avec ses partenaires, autant locaux qu’à l’international.

Merci à vous toutes et à vous tous qui soutenez la mission du CSI !
Solidairement,

Mot de l’équipe

Nous vivons à l’époque des grands dérèglements climatiques. L’environnement se dégrade et les conséquences de notre inaction nous affectent ou nous affecteront toutes et tous. Malheureusement, c’est démontré, ce sont encore les populations les plus pauvres, principalement les femmes, qui souffriront le plus de tous ces dérèglements.

Nous vivons également à une époque de changements dans le climat politique. Il est de plus en plus difficile d’oeuvrer auprès des populations de certains pays, comme le Mali ou le Nicaragua, en raison des crises majeures qu’ils traversent. Les inégalités, déjà profondes, s’en voient encore augmentées, perpétuant des cycles d’instabilité et, souvent, de violence.

Mais tous les changements de climat ne sont pas mauvais! Depuis quelques années, la lutte pour l’égalité entre les femmes et les hommes a repris l’avant-scène, installant un climat de réflexion, d’affirmation et de transformation bénéfique pour toutes et tous. Et que dire du climat local estrien, dynamique et engagé? Cette énergie a d’ailleurs été mise à profit au cours de l’année alors que le conseil d’administration, l’équipe de travail ainsi que plusieurs partenaires ont été mobilisés pour entamer notre nouvelle planification stratégique.

Finalement, si le climat est changeant tout autour, celui du Carrefour de solidarité internationale reste excellent! La collaboration entre les employé.es ainsi qu’avec les administrateurs et administratrices permet de faire progresser chaque dossier et de traverser chaque obstacle. C’est grâce à nos partenaires et nos membres, toujours fidèles et solidaires, que notre organisation peut poursuivre ses actions. Plus encore, c’est grâce à la richesse de ces partenariats que nous maintenons notre engagement pour la solidarité internationale contre vents et marées.

L’équipe de travail du Carrefour de solidarité internationale

Bilan carbne

Cette année, un modèle d’évaluation volontaire d’émissions de gaz à effet de serre (GES) a été élaboré avec l’appui de quatre étudiantes et étudiants du Centre universitaire de formation en environnement et développement durable (CUFE) de l’Université de Sherbrooke.

ÉMISSIONS

 104,13 eTCO²*

Les émissions recensées incluent les vols internationaux, l’énergie utilisée pour nos locaux ainsi que plusieurs transports au Québec.

CAPTATION

 -44,98 eTCO²*

Le projet en coopération climatique internationale en Haïti, par l’implantation de techniques agroforestières, permet une captation de carbone.

SOMME DES ÉMISSIONS

59,15 eTCO²*

Les émissions de l’organisation, moins le carbone capté par le projet en Haïti, représentent l’impact du Carrefour de solidarité internationale pour l’année.

*Tonnes équivalentes de CO2: comme le CO2 n’est pas le seul gaz à effet de serre, l’ensemble des émissions est transposé en équivalence TCO2e.

**Plusieurs sources d’émission n’ont pas encore été prises en compte dans l’étude, comme les déplacements terrestres outre-mer, les déplacements du conseil d’administration, le transport domicile-travail des employé.es ainsi que les matières résiduelles.

Portrait de la programmation

Étienne DoyonDirecteur général du Carrefour de solidarité internationale

Nous sommes fiers de vous présenter, pour la première fois, une synthèse de notre programmation. Le climat d’engagement présent au sein de l’équipe de travail et avec les partenaires estriens et outre-mer rend possible la mise en oeuvre de cette belle diversité de projets.
Nous entrons progressivement dans la phase de clôture de notre projet majeur en santé des mères, des nouveau-nés et des enfants. Nous franchirons également, cette année, la mi-projet de notre programme en coopération climatique.
L’étape logique à laquelle nous arrivons est d’entamer le développement de nouveaux projets en collaboration avec nos partenaires outre-mer et estriens. Tout comme avec notre chère planète, il est essentiel de penser au futur, de se projeter dans l’avenir pour s’engager dans un développement viable.
L’équipe se mobilise déjà pour réussir cette phase du cycle naturel de notre programmation outre-mer. Les partenaires outre-mer sont à l’oeuvre pour actualiser les besoins des populations vulnérables avec lesquelles nous travaillons. Le Carrefour de solidarité internationale est également ouvert à la création de nouvelles collaborations avec des acteurs de la région.
Le climat positif de nos relations de partenariat nous permet d’envisager l’avenir de façon optimiste. Nous arriverons certainement, en mettant collectivement les mains à la pâte, à affermir notre engagement pour l’égalité et la justice sociale.

 

 

Nos projets dans le temps

Éducation

Un climat propice à l’apprentissage…

L’éducation du public au Carrefour de solidarité internationale, c’est…

3877

personnes rejointes par nos activités d’éducation au cours de l’année

19/22

écoles mobilisées en Estrie

Éducation à la citoyenneté mondiale

C’est en 1998 que le CSI organisa, dans le cadre de la 2e édition des Journées québécoises de la solidarité internationale, la première Simulation de l’assemblée générale des Nations unies. Cette année, l’activité célébrait ses 20 ans!

Par une froide journée de février, plus de 130 adolescentes et adolescents se sont réunis au club de golf de Sherbrooke afin de jouer le rôle de diplomate d’un jour. Ils et elles préparaient ce moment depuis plusieurs mois. Pour cette 20e édition, les deux sujets au menu étaient «la lutte aux changements climatiques afin de favoriser une sécurité alimentaire» ainsi que «la lutte en faveur du respect des droits culturels et du patrimoine culturel des populations autochtones.»

Cette simulation a permis aux jeunes de vivre une expérience des plus enrichissantes en tant que diplomates d’un jour. Ils et elles ont très bien rempli leur mission : par le biais de la diplomatie, trouver des mesures concrètes pour assurer de façon durable le développement des pays du Sud. S’il n’en tenait qu’à elles et eux, la solidarité mondiale serait chose acquise!

 

La Simulation a un grand effet sur les jeunes. Elle leur permet de développer plusieurs compétences comme parler en public, prendre sa place, influencer des gens. Elle aide aussi à faires des adolescentes et adolescents des citoyennes et citoyens responsables.

Océanejeune journaliste parrainée par M. René-Charles Quirion, journaliste à La Tribune.

Participation citoyenne

Maïté DumontAgente d’éducation et de participation citoyenne

Le soleil plombe dans la grande salle du CSI. Les jeunes sont fébriles : c’est notre dernière rencontre. Rassemblés autour d’une pizza, plat qui fait apparemment l’unanimité chez les ados, nous débutons le bilan du conseil municipal jeunesse 2017.

À tour de rôle, les jeunes expriment leurs bons coups, les obstacles rencontrés, leurs apprentissages. Je me surprends à être touchée par leurs commentaires. Un changement s’est opéré en chacun et chacune d’elles au cours du projet. Elles et ils sont plus confiants et s’expriment davantage. Le projet a brisé la barrière qu’on place entre l’adolescent et le citoyen. On répète souvent aux jeunes qu’ils sont les « citoyens de demain », alors qu’au conseil municipal jeunesse, on leur dit plutôt qu’ils sont les citoyens et citoyennes d’aujourd’hui.

Je ne sais pas à quel moment le déclic a eu lieu… Est-ce que c’est lorsque nous leur avons demandé de déposer des recommandations sur les règles de la consommation du cannabis à Sherbrooke? Le chef de police laur a dit qu’il avait très hâte d’entendre leurs opinions sur ce dossier. Est-ce au moment où ils et elles ont assisté à une séance du conseil et que le maire a salué leur présence devant l’assistance? Ou encore le soir de leur séance officielle devant des conseillères, des enseignants, des directrices d’école, des parents, des amis? Peut-être un peu tout ça, mais ce soir, j’ai devant moi des jeunes fiers et satisfaites d’avoir été jusqu’au bout du projet.

Au début, leurs amies leur disaient : «Hein!? Tu vas faire de la politique? Me semble que ça va être plate!» Eh bien détrompez-vous: initier des jeunes aux rouages de la politique municipale est loin d’être ennuyant!

Après la pizza, nous avons pris le chemin de l’Hôtel de ville pour déposer leurs recommandations. Le décorum veut qu’on n’applaudisse pas durant une séance du conseil. Ce soir-là, les jeunes ont été applaudis à trois reprises. Plate la politique? Certainement pas!

Les conseils municipaux jeunesse

Depuis 2011, le Carrefour de solidarité internationale pilote le projet du conseil municipal jeunesse. Ce groupe de jeunes joue un rôle consultatif auprès du conseil municipal d’une ville (Magog et Sherbrooke) sur des préoccupations communes aux jeunes et aux élues.

Commerce équitable

’est la valise remplie de produits équitables que je pousse la porte de l’école de la Montée. La cloche n’a pas encore sonné, j’installe mon matériel.

Puis la classe se remplit: 34 paires d’yeux qui attendent que je leur parle de commerce équitable. Le mot «commerce» fait peur. «Ah non! Pas un cours d’économie! »

Je sors un beigne glacé au sucre de mon sac. Ah! Voilà! Les paires d’yeux se mettent à briller! Je trouve quatre volontaires et je divise le beigne selon les profits qu’obtiennent les intermédiaires de la chaîne de production non-équitable: une grosse part pour l’élève représentant les distributeurs et les commerçants, une grosse part pour l’élève représentant les exportateurs, une grosse part pour l’élève représentant les transformateurs et, enfin, des miettes pour l’élève représentant les agriculteurs et agricultrices.

L’indignation se fait sentir:

Mais madame, c’est pas juste!

Vous avez raison! Le commerce conventionnel peut créer de l’injustice. Malheureusement, ce sont ceux et celles qui travaillent fort à cultiver la terre qui en sont souvent les victimes. Heureusement, il existe des alternatives. En connaissez-vous?

Eh voilà! La table est mise pour parler du commerce équitable. Une heure plus tard, je termine en les questionnant sur les gestes qu’ils peuvent poser afin de réduire les inégalités découlant du système de consommation. Les mains levées sont nombreuses et les idées inspirantes. Cette fois, ce n’est plus pour un beigne que la classe s’exprime: j’ai devant moi 34 jeunes qui ont soif d’un monde plus juste, plus humain, plus solidaire. 34 jeunes qui demanderont à leurs parents d’acheter des produits équitables et pourront, à leur tour, expliquer la différence que ce geste peut faire dans la vie de ceux et celles qui les produisent.

Sherbrooke : ville équitable

En 2011, Sherbrooke a reçu sa désignation de ville équitable. Depuis ce temps, le CSI coordonne ce mouvement et sensibilise les citoyens et citoyennes à se tourner vers un commerce plus juste et plus humain.

Résultats 2017-2018

1200 personnes sensibilisées
1 école secondaire équitable
1 campus équitable
1 groupe religieux équitable
3 milieux de travail équitables
42 détaillants Fiers partenaires
13 restaurants/cafés Fiers partenaires

Actions outre-mer

Volontariat & Stages

J’ai traversé des kilomètres pour découvrir une culture, des gens qui resteront gravés sur mon cœur à tout jamais.
J’ai traversé des kilomètres pour apprendre une autre langue, pour m’initier à la coopération internationale.
Surtout, j’ai traversé des kilomètres pour me rencontrer moi.

Coralie DesautelsStagiaire Québec sans frontières en Haïti

STAGES EN HAÏTI

 

STAGES AU PÉROU

 

STAGES AU QUÉBEC

 

  • Les stages Québec sans Frontières sont des stages de groupes d’environ 3 mois visant l’initiation à la solidarité internationale.
  • Le Programme de stages internationaux pour les jeunes est une initiative du Gouvernement du Canada. Il se veut un tremplin vers le marché du travail pour les jeunes diplômé.es en leur permettant de vivre une expérience professionnelle de 6 mois à l’étranger.
  • Le partenariat avec l’Université de Sherbrooke amène de nombreux étudiant.es à développer leurs compétences dans un contexte de solidarité internationale. Le stage en service social a permis de sensibiliser de jeunes péruvien.nes sur la santé sexuelle et reproductive. Les stagiaires de l’École de politique appliquée ont développé des outils utiles à notre partenaire haïtien. Les stages du Centre universitaire de formation en environnement ont contribué au Programme de coopération climatique internationale du gouvernement du Québec.
  • Enfin, un stage avec le Collège Servite d’Ayer’s Cliff a permis à 6 jeunes de 5ème secondaire de vivre un échange solidaire avec la communauté de Comas au Pérou.

Pérou

Portrait du partenaire: Ayni DESAROLLO

Date de fondation: 1991
Début du partenariat avec le CSI: 1993
Nombre d’employé.es : 10

En Quechua, «ayni» signifie aide mutuelle et en Espagnol, «desarrollo» signifie développement, ce qui représente bien les valeurs de collaboration désintéressée pour le développement des communautés que portent l’organisation. Basée à Lima, l’organisation oeuvre dans le développement des communautés rurales et urbaines de la province de La Convencion (Cusco) et du district de Comas (Lima).

Développer un climat de confiance…

Miguelina Cabrera Omañari est une femme de la communauté autochtone Machiguenga de Segakiato. Depuis plusieurs années, son mode de vie traditionnel est en danger. Pour cause, la plus grande exploitation de gaz naturel du Pérou opère dans la région depuis près de 20 ans, faisant fuir la faune et altérant la flore.

Outre les effets environnementaux, la présence toujours plus fréquente “d’étrangers” menace également la stabilité sociale de sa communauté. Aujourd’hui, les hommes de la communauté de Miguelina ne chassent et ne pêchent presque plus, préférant travailler pour l’entreprise. On ne mange plus comme avant: la nourriture s’achète… et c’est cher! La diète des familles est restreinte à la consommation de manioc, de bananes plantain et d’un peu de poisson. Les jeunes filles sont moins en sécurité, il y a une montée de l’alcoolisme, un afflux d’étrangers de passage et plus de grossesses non désirées (Plus de 50 % des femmes ont leur premier enfant avant 17 ans, 30 % avant 14 ans). En plus de ces problèmes, les relations entre les communautés Machigengas et les services public sont très mauvaises:

Le personnel des centres de santé ne nous respectait pas. Personne ne parle notre langue ou ne comprend notre culture.Miguelina Cabrera Omañari, Agente de santé Machigenga

Pour améliorer cette situation, le CSI et Ayni Desarollo ont recruté 177 Machigengas pour leur offrir une formation d’agent.es en santé périnatale. Miguelina est l’une de ces agentes. “Cette année, nous avons terminé notre formation et nous travaillons à identifier les femmes enceintes et les familles avec des jeunes enfants. Nous animons des causeries sur les signes de complication durant la grossesse, sur l’importance de la nutrition et sur les droits sexuels et reproductifs. Quand nous trouvons un cas problématique, nous dirigeons la femme vers un centre de santé. Mon travail est de plus en plus reconnu par ma communauté et par le centre de santé.”
Miguelina participe aussi au comité de vigilance en santé de Camisea regroupant d’autres agent.es de santé, le personnel médical, les autorités locales et des enseignant.es. Ces comités favorisent le dialogue entre les communautés Machigengas et les services publics. Une de leurs initiatives a été de créer une salle d’accouchement interculturelle où les femmes autochtones peuvent accoucher verticalement, comme c’est leur coutume. Cette salle a été préparée et le personnel formé à son utilisation, marquant un pas important pour une meilleure cohabitation culturelle.

En dépit de l’amélioration des relations entre le personnel de santé et les communautés, la vigilance reste de mise: en janvier, du personnel de santé a élu domicile dans une maison maternelle fraîchement rénovée. Miguelina et d’autres agent.es ont du lutter pour redonner l’accès aux femmes de leur communauté. Cette année, 7 des 8 communautés principales de la région ont une maison maternelle adaptée pour accueillir les femmes vivant une grossesse à risque. 133 femmes ont déjà bénéficié de ces services.

IMPACT DE LA PRÉSENCE D’UNE MAISON DE NAISSANCE sur les communautés Machiguengas qu’elle dessert

Mali

Portrait du partenaire: Kilabo

Date de fondation: 1984
Début du partenariat avec le CSI: 1990
Nombre d’employé.es : 20

En bambara, Kilabo signifie “aide désintéressée” ou “solidarité de voisinage”, en référence à l’entraide qui constitue l’une des valeurs fondamentales de la société malienne. Basée à Bamako, l’association oeuvre dans le développement des communautés rurales et périurbaines à travers le Mali.

Fabrice LarueAgent de projets et de stages, Afrique et Haïti

Mon arrivée au poste d’agent de projet et de stages pour l’Afrique et Haïti, j’ai vite compris la profondeur de la collaboration historique qu’entretiennent le Carrefour de solidarité internationale et l’association malienne Kilabo. Lors d’un séjour de travail au Mali dans le cadre du programme en Santé des mères, des nouveau-nés et des enfants, son directeur me disait qu’il n’y a pas si longtemps, tous les employés de Kilabo et du CSI se connaissaient…

Durant mon séjour, j’ai partagé une soirée avec la famille Maïga, qui m’avait hébergé cinq mois en 2006. Au cours de cette soirée, Diadié Maïga, agronome et gestionnaire de projet expérimenté, m’a fait part d’une de ses observations : “Tu sais Fabrice, je parcoure le Mali depuis de nombreuses années et j’ai remarqué que, lorsqu’il y a des parcelles maraîchères dans un village, la situation de ses habitants est vraiment améliorée.” Il n’avait aucune idée que la raison de ma présence au Mali était de suivre la mise en oeuvre du projet SMNE, qui vise la réduction de la mortalité maternelle et infantile, entre autres moyens par la création de parcelles gérées par des associations de femmes.

Lors de la conception du projet, les représentants de Kilabo et du CSI étaient convaincus de la pertinence de travailler à la fois sur les enjeux d’accessibilité aux services de santé périnatale et l’amélioration de l’accès des femmes et des enfants à une alimentation diversifiée et nutritive. En 2017-2018, Kilabo a accompagné des groupes de femmes dans la création et le renforcement de coopératives maraîchères et la mise en place de parcelles collectives. Au cours de l’année, 14 nouvelles parcelles ont été aménagées. Cela porte à 24 le nombre total de parcelles créées depuis les deux ans d’existense du projet. Toutes les parcelles aménagées respectent des normes environnementales strictes : superficie restreinte, clôtures et haies vives, cultures diversifiées, pratiques de compostage et engrais naturels.

Au cours d’une rencontre de travail avec les représentants de Kilabo, tous étaient unanimes quant à l’impact de ces actions: en plus d’une alimentation plus équilibrée pour elles et leurs bébés, les femmes ont maintenant accès à des revenus issus des productions maraîchères. Ces revenus autonomes leur assurent l’indépendance financière nécessaire pour payer le transport vers les centres de santé et, ainsi, assister à leurs rencontres prénatales. Par ailleurs, les résultats concrets de leurs coopératives ont attiré l’oreille des instances villageoises, désormais plus enclines à entendre leurs voix.

En apprenant ces bonnes nouvelles des agents locaux, je me suis rappelé l’observation de Diadié Maïga et me suis senti fier de l’efficacité du partenariat CSI-Kilabo!

Débuté par un simple stage, le partenariat CSI – Kilabo est devenu une référence caractérisée par la constance, les convictions partagées, la confiance et le soutien mutuel.

Bakary DoumbiaDirecteur général de Kilabo

 

Aménagement de parcelles maraîchères dans le cadre du projet en santé des mères, des nouveau-nés et des enfants

Haïti

Portrait du partenaire: IRATAM

Date de fondation: 1985
Début du partenariat avec le CSI: 2011
Nombre d’employé.es : 30

L’institut de recherche et d’appui technique en aménagement du milieu oeuvre auprès des coopératives agricoles afin d’améliorer la production, la conservation, la transformation et la commercialisation des aliments dans une approche d’agriculture durable adaptée aux besoins et aux réalités propres au Nord-Est d’Haïti.

Le partenariat entre l’IRATAM et le CSI, c’est la confiance, le respect de notre culture, la transparence et la durabilité. En dépit des vingt mille lieues de Sherbrooke à Mombin-Crochu, on se sent comme une vraie équipe travaillant dans une dynamique d’amélioration de la condition de vie des plus nécessiteux.

Carmelot LaguerreAgronome pour l’IRATAM

 

Mombin-Crochu : le camp de base des expériences de lutte aux changements climatiques de l’IRATAM. Après trois heures et demi de route de la ville du Cap-Haïtien, on arrive dans la commune de Mombin-Crochu, située à 583 mètres d’altitude. La communauté d’environ 30 000 personnes est difficilement accessible, même en camion quatre roues motrices. Elle surplombe une région aux multiples bassins versants et aux montagnes presque complètement dénudées d’arbres: la déforestation fait des ravages en Haïti. De là, s’il vous reste encore de l’énergie, vous pouvez rejoindre, par des routes hasardeuses et dangereusement érodées, les communautés de Bois-de-Laurence et de Corosse, également soutenues par l’IRATAM.

Les paysages sont saisissants par leur beauté, les rues sinueuses et remplies de vie, de chèvres, de canards, d’enfants et des habitants qui vaquent à leurs occupations. Mais très vite les questions fusent : comment ces gens s’approvisionnent-ils en nourriture, médicaments et autres produits alors que l’accès et les déplacements sont si difficiles? Comment peuvent-ils développer une agriculture suffisante alors que l’érosion des sols et le climat de plus en plus variable réduisent progressivement leur capacité de production alimentaire? Comment ces hommes et ces femmes peuvent-ils réduire leur dépendance à l’importation de denrées de qualité nutritive parfois douteuse?

C’est dans cet environnement à la fois touchant et austère que l’IRATAM et le CSI déploient leurs énergies afin d’améliorer la sécurité alimentaire des populations. Depuis le 1er octobre 2017 et en partenariat avec le Centre universitaire de formation en environnement et développement durable (CUFE) de l’Université de Sherbrooke, l’IRATAM et le CSI mettent en oeuvre les activités du projet « Jaden nou, se vant nou » (Notre jardin, notre sécurité alimentaire, en Créole).

Un diagnostic approfondi des besoins des partenaires haïtiens, des organisations paysannes et des populations locales a été établi afin de trouver les clefs d’adaptation aux changemements climatiques. Des outils de formation ont été élaborés pour améliorer les connaissances sur la lutte aux changements climatiques des partenaires et l’IRATAM a accompagné les membres de trois coopératives agricoles dans l’aménagement de pépinières visant la production de plantules d’arbres forestiers et fruitiers, de drageons et de tubercules. Tout cela pour favoriser la pratique agroforestière, une technique agricole bien plus adaptée aux changements climatiques. Les distributions de plantules auront lieu dès l’automne 2018. Elles permettront d’accroître la sécurité alimentaire des populations tout en limitant les émissions de GES.

Comme Haïti est le 4e pays le plus vulnérable aux changements climatiques, ces nouvelles pratiques n’ont rien d’anecdotiques et représentent des transformations nécessaires et urgentes.

Informations financières

PRODUITS

 

TOTAL DES PRODUITS

1 777 901$

CHARGES

TOTAL DES CHARGES

1 775 447$

EXCÉDENT DES PRODUITS SUR LES CHARGES

2 454$

La Fondation du Carrefour de solidarité internationale

L’objectif de la Fondation du Carrefour de solidarité internationale est de lever et gérer des fonds afin de permettre au CSI d’accroître son autonomie financière et de diminuer sa dépendance aux principaux bailleurs de fonds gouvernementaux. Les actifs de la fondation sont composés de deux fonds dédiés en provenance de mécènes importants et de fonds accessibles provenant d’activités de financement.

En date du 31 juillet 2018, les actifs nets de la Fondation s’élevaient à 661 691$.

 

Évolution des actifs de la Fondation

 

Vos dons à l’oeuvre

Merci pour vos dons majeurs!

Monsieur Guy Laperrière
La Fondation J. Armand Bombardier
Les Filles de la charité du Sacré-Coeur de Jésus
Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec
Les Soeurs des saints noms de Jésus et de Marie
Monsieur Rodrigue Johnson
La Société des Missions étrangères
Les Petites soeurs de la Sainte-Famille
Organisme d’entraide D.M.A.
Monsieur Réjean Biron
Monsieur Daniel Charron
Monsieur Jean-Albert Morin
Madame Lyne Legendre

Remerciements

Le partenariat entre le Centre universitaire de formation en environnement et développement durable (CUFE) de l’Université Sherbrooke et le Carrefour de solidarité internationale a pris une toute autre dimension avec le lancement du projet «Jaden nou, se vant nou» (Notre jardin, notre sécurité alimentaire). Nous souhaitons souligner la richesse de cette collaboration qui repose sur la mobilisation de stagiaires à la maîtrise afin de soutenir la mise en oeuvre du projet. De plus, quatre étudiants et étudiantes du CUFE ont consacré 520 heures de travail afin de créer un outil permettant de mesurer l’impact carbone de notre programmation. Ces réussites permettent d’entrevoir des initiatives futures en faveur d’un monde plus durable.

Le Collectif de coopération internationale (CCI) du CIUSSS de l’Estrie-CHUS est membre de notre organisation depuis une dizaine d’années. Il est composé de professionnels de la santé de la région qui ont à coeur le développement international. C’est notamment grâce à eux que nous avons pu décrocher l’entente de partenariat avec le CIUSSS de l’Estrie-CHUS pour le projet en santé des mères, des nouveau-nés et des enfants (SMNE). Cette année, le CCI s’est mobilisé de manière exceptionnelle afin d’offrir à nos délégations maliennes et péruviennes un séjour riche en échanges et apprentissages. Nous tenons à souligner cet apport important. Sans le CCI, il nous aurait été impossible de réaliser des séjours aussi constructifs!

Le Carrefour de solidarité internationale ne pourrait poursuivre son travail de solidarité en Estrie et outre-mer sans l’appui de toutes les personnes et organisations qui croient en sa mission. Le CSI est une oeuvre collective, une réalisation qui nous rassemble et nous permet d’avoir un impact réel sur le monde. C’est donc avec fierté et reconnaissance que nous souhaitons remercier nos membres ainsi que les nombreuses personnes ayant participé à nos projets, qu’il s’agisse d’un stage, d’un atelier d’éducation ou d’un projet de solidarité internationale.

De plus, nous tenons à remercier nos bailleurs de fonds et partenaires: Affaires mondiales Canada, le Ministère des Relations internationales et de la Francophonie (MRIF) du Québec, le Ministère du développement durable et de la lutte aux changements climatiques (MDDELCC) du Québec, l’Association québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI), la Fondation internationale Roncalli, la Fondation Louise Grenier, les Sœurs de la Présentation de Marie, l’Alliance Syndicat et tiers-monde (CSN), l’Université de Sherbrooke, l’École de politique appliquée de l’Université de Sherbrooke, les écoles secondaires de l’Estrie ainsi que les villes de Sherbrooke et de Magog. Nous souhaitons aussi démontrer notre reconnaissance à toutes les personnes ayant fait un don à la Fondation du CSI ou ayant participé à nos activités de financement.

Ce n’est qu’ensemble, rassemblés par notre engagement, que nous sommes le Carrefour de solidarité internationale!