Remplir son sac à dos citoyen

4 mars 2020
par Marie-Jeanne Lépine et Marie-Dahlia Wackett, jeunes journalistes du Collège Mont Notre-Dame de Sherbrooke

Sensibiliser les jeunes à des enjeux d’inégalités internationales tout en leur permettant de développer leur prise de parole, c’est le but principal du Carrefour de solidarité international (CSI) en organisant la Simulation de l’assemblée générale des Nations Unies (SAGNU).

«Une fois qu’on a participé à la SAGNU, notre sac à dos citoyen est un petit peu plus rempli», soutient Dominique Forget du CSI, organisatrice de la journée.

Cette année, c’est le 25 février, au Collège Mont Notre-Dame de Sherbrooke que se déroulait l’annuelle Simulation de l’assemblée générale des Nations Unies. Cet événement, qui revenait pour une 22e année consécutive, a rallié neuf écoles secondaires et plus d’une centaine de personnes au total. Les deux commissions abordées par les étudiants cette année étaient la lutte en faveur de la gestion durable des terres ainsi que celle pour l’accessibilité de tous à l’éducation sexuelle et aux méthodes contraceptive. À la fin de l’après-midi, un projet de résolution pour chaque lutte contenant plusieurs points a été soumis.

Le défi d’être délégué.e

Au cours de l’événement, chaque élève devait représenter un pays adéquatement, c’est-à-dire  en défendant ses opinions face aux différentes thématiques abordées.

«Le plus difficile, c’est de mettre les valeurs du pays dans nos propres idées», souligne Marek Seely, élève de l’école La Montée, délégué du Maroc.

En effet, tout bon diplomate se doit de soutenir les valeurs et idées de son pays, et non de sa personne. 

Le travail de délégué n’est pas de tout repos. Les jeunes arrivent à la Simulation préparés, plein d’informations sur la position de leur pays sur les sujets de la journée. Cependant, ce travail de recherche est complexe. Les délégués de la Chine, Camille Richard-Poitras et Jacob Auger, nous disent : «[L’information] est très contrôlée, on n’a pas pu avoir tout ce qu’on voulait.» Au total, leur recherche compte une vingtaine de pages. Le temps constitue également une contrainte : «Dans les caucus, on voudrait toujours plus parler», ajoute Mlle. Richard-Poitras.

Une activité appréciée de tous

Bien que la journée implique beaucoup de sérieux et de travail, la SAGNU est toujours appréciée, autant par les élèves que par les adultes.

«Le plus important pour moi dans cette activité, c’est que les élèves prennent la parole. Prendre la parole, c’est être articulé, c’est être dans un dialogue, une conversation, une construction», affirme Yoland Bouchard, enseignant au Collège Mont Notre-Dame qui a assisté à la majorité des simulations.

Selon lui, la SAGNU est l’une des meilleures activités parascolaires offertes. «L’événement permet de casser les frontières privées-publiques, on n’est pas en compétition, on est en collaboration.» Initier les jeunes aux enjeux planétaires est important. Pour Alicia-Maude St-Hilaire, élève du Mont Notre-Dame, l’expérience a été enrichissante : elle a été impressionnée par le sérieux des participants. Elle soutient que ce qu’elle a appris tout au long du projet lui servira dans sa vie de tous les jours.

Durant toute la durée de leur travail, les jeunes l’ont compris, faire des grandes décisions qui plaisent à une majorité de gens, c’est très difficile. «On peut facilement critiquer les décisions des gens qui gouvernent, mais quand on est dans leurs souliers, l’instant d’une journée, on réalise que ce n’est pas facile», termine M. Bouchard.