Faire carrière en développement international au Québec

9 avril 2018
par Fabrice Larue

Vouloir changer le monde ou « faire sa part ». Chercher à construire des ponts de solidarité entre les peuples. Tenter de convertir sa sensibilité aux injustices en actions. C’est possible en faisant carrière en développement international dans une organisation de coopération internationale (OCI)!

Cependant, alors que le secteur de la coopération internationale tend à se professionnaliser, les cheminements à suivre pour y travailler sont parfois difficiles à cerner… Le Carrefour de solidarité internationale vous propose cet article pour y voir plus clair.

 

Le développement international : un secteur en professionnalisation

Au Québec, le leadership du secteur de la coopération international est assuré par l’Association québécoise des organisations de coopération internationale (AQOCI). L’organisation regroupe 67 organismes québécois de coopération internationale qui œuvrent pour un développement durable et humain. Une carrière en développement international dans une de ces organisations est possible, mais il est nécessaire de bien planifier son parcours!

Il existe également de nombreuses initiatives locales de femmes et d’hommes qui se mobilisent au Québec pour soutenir des groupes de personnes dans des pays du monde majoritaire. Leur travail est à souligner et atteste de la fibre solidaire de toute la province!

Les échanges culturels et humains avant tout

Au Québec, il existe de nombreuses opportunités pour s’engager dans les actions de coopération internationale. Toutes permettent de préparer sa carrière en développement international! Tout comme dans les autres secteurs d’activités, on commence par s’initier, faire des stages et avec les expériences on se fait confier de plus en plus de responsabilités. Au cours de ce parcours, rien ne remplace les expériences de vie partagées directement avec des personnes et des organisations des pays d’intervention.

Les premiers stages permettent d’apporter son énergie et sa soif d’apprendre. Ils favorisent une ouverture culturelle sans pareil, la possibilité de décentrer son regard et de s’intégrer à des organisations locales qui œuvrent avec conviction pour un monde meilleur. Si lors des premières expériences on est en mode apprentissage, plus on chemine et plus on développe ses expertises au profit des populations locales.

 

Une porte d’entrée: les stages à l’étranger

Des participant.es Québec sans frontières travaillant à la plantation de moringa oleifera en Haïti

Québec sans frontière (QSF)

Parmi les opportunités de stages au Québec, le programme QSF permet à des jeunes de 18 à 35 ans de vivre une expérience de groupe d’environ 3 mois dans un pays du monde majoritaire.

Les jeunes sont formés pendant cinq fins de semaine avant leur départ et encadrés par un ou une responsable d’équipe pendant la durée du séjour.

Le programme envoie près de 200 jeunes à l’international par année depuis près de 25 ans et s’appuie sur l’expertise des OCI du Québec et de leurs nombreux partenaires.

 

LES STAGES EN MILIEU ÉDUCATIF

Depuis plusieurs années, le secteur académique au Québec développe des stratégies d’internationalisation de l’éducation. Elles permettent à des étudiants d’écoles secondaires, de CEGEP ou d’universités de s’ouvrir sur le monde et de vivre des expériences d’échanges culturels à l’international.

A titre d’exemple, la coopérative Éducation internationale est un acteur déterminant pour les commissions scolaires francophones et anglophones du Québec quant à l’internationalisation de l’éducation au Québec.

Voir les stages disponibles au Carrefour de solidarité internationale!

 


Ce qu’on apporte vs. ce qu’on reçoit

Ce tableau schématise ce que les expériences de coopération internationale peuvent apporter à celles et ceux qui les vivent et comment elles peuvent contribuer à soutenir les populations des pays d’intervention:

Types de postesCe qu’on apporteCe qu'on reçoitDurée approximative
Les stages : QSF, PSIJ25%75%3 à 6 mois
Les stages en OCIEnviron 6 mois
La coopération volontaire50%50%De quelques semaines à 2 ans
Les chargés de projets ou de programmes75%25%Plusieurs années
La consultationDes mandats souvent courts de quelques jours à quelques semaines

 

La formation scolaire

Si l’initiation à la coopération internationale est nécessaire pour faire carrière en développement international, ce n’est souvent pas suffisant pour travailler au sein d’une organisation de coopération internationale. Plusieurs profils académiques sont recherchés par ces OCI soit en gestion de projets ou sur des thématiques spécifiques (andragogie, agriculture, santé, éducation, études féministes, etc.).

Quelques formations académiques reconnues au Québec.

FormationsInstitutionsDurée
Attestation d'études collégiales : la formation « coopérant interculturel »Gr Collegia1 an (incluant un stage)
Certificat en coopération internationale / développement internationalUQAC1 an
UQO
UdeM
Diplômes d'éducation supérieures spécialisées en gestion du développement international et de l’action humanitaireLaval1 an
Maîtrise en sciences de l’administration - gestion du développement international et de l’action humanitaireLaval2 ans après un bac
Maîtrise en développement internationalMcGill2 ans après un bac

Note: Par ailleurs, les OCI recherchent des professionnels en communication, en gestion financière et comptable, en administration, etc.). Si vous avez ces expertises et que vous avez la fibre pour la solidarité internationale, il y a des opportunités.

Une ancienne agente de communication du Carrefour de solidarité internationale lors d’une mission au Mali

 

Conclusion: S’impliquer et se faire connaître!

Enfin, les organisations de coopération internationale du Québec organisent de nombreux événements solidaires qui sont des opportunités pour commencer votre implication.

En conclusion, s’il n’y a pas de parcours type pour s’assurer une carrière en développement international, les rencontres et les d’échanges avec les communautés des pays du Sud sont une première étape très riche. Par la suite, les formations plus formelles offrent l’opportunité d’accroître son niveau d’expertise. Il est préférable de renforcer ce niveau grâce à des activités de formation continue.

Espérons qu’à terme il n’existe plus de carrières dans le domaine du développement international! Cela signifierait que toutes les populations à l’échelle mondiale accèdent à l’ensemble des droits fondamentaux. La tendance semble plutôt être à l’augmentation des inégalités. Les peuples doivent donc continuer à tisser des liens, travailler à développer les connaissances et le respect les uns envers les autres. De leur côté, les organisations de coopération internationale doivent accroître l’efficacité de leurs actions.

 

Biblio :

http://www.aqoci.qc.ca/?-Repertoire-des-membres-

http://www.education-internationale.com/accueil/

http://www.international.gc.ca/world-monde/study_work_travel-etude_travail_voyage/volunteer_cooperation_program-programme_cooperation_volontaire.aspx?lang=fra

http://www.collegia.qc.ca/cooperant-interculturel/

https://admission.umontreal.ca/programmes/certificat-en-cooperation-internationale/

http://www.hei.ulaval.ca/fr/formations/maitrise-relations-internationales